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Nestlé St Menet La recherche d'un repreneur au centre d'une table ronde

La recherche d'un repreneur crédible pour l'usine marseillaise de Nestlé Saint-Menet, dont la fermeture a été annoncée il y a seize mois, est au centre d'une nouvelle table ronde prévue lundi par la préfecture de région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

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Cette réunion, organisée à la demande du Premier ministre Dominique de Villepin, entend faire le point sur "la démarche à entreprendre pour lancer un appel à des repreneurs crédibles" a expliqué la préfecture, en annonçant cette rencontre entre les représentants de Nestlé, les syndicats (CGT, CFE-CGC, FO), et les collectivités territoriales. "On demandera à l'Etat français de se positionner sur la continuité de la production", explique Serge Borel, élu CGT au comité d'entreprise, au nom des 427 salariés qui placent leurs espoirs bien plus dans une reprise du site que dans le plan social proposé par Nestlé France.

Les syndicats arriveront avec leur projet alternatif affiné après les critiques émises par les services de l'Etat : il prévoit le maintien de 300 emplois grâce à une production orientée sur la chocolaterie du "hard discount" et les marques de distributeurs, projet qui n'est réalisable qu'avec un repreneur. Ils ont repris goût à la victoire depuis que la justice a ordonné le 24 août la reprise de la production, interrompue durant deux mois. Jeudi, l'activité redémarrait progressivement à l'usine, dont le plus haut corps de bâtiment arbore une banderole géante proclamant "vivre et travailler à Marseille". "Une usine qui produit est plus séduisante pour un repreneur qu'une usine fantôme", défend Joël Budanic, élu CGT au CCE. La direction de Nestlé pour sa part "ne voit pas comment un repreneur dans la même activité pourrait se présenter" et n'entend pas, dans l'élaboration de son plan de revitalisation du site, voir un concurrent s'y installer.

C'est ce verrou en particulier que les salariés veulent voir sauter, avec l'appui des pouvoirs publics. "Si l'on ne peut s'opposer à la décision de Nestlé de quitter Marseille, il n'est pas en revanche acceptable que la société exclut une reprise du site par un industriel susceptible de poursuive une activité dans le même secteur", a expliqué la préfecture. Nestlé France met en avant son plan "avantageux" de sauvegarde de l'emploi où la société "compte aller au-delà de ses obligations sociales". "Entre 425 et 430" postes seront proposés en reclassement interne dans les autres usines françaises, ainsi qu'un "accompagnement aux reclassements externes" ainsi qu'un dispositif de départ en préretraite dont "73 salariés seraient susceptibles de bénéficier". Quoi qu'il en soit, de nouveaux rebondissements ne peuvent manquer d'intervenir au gré de la bataille judiciaire entre les deux parties. Direction et salariés attendent que soient audiencés leurs appels respectifs devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence : la direction contre l'ordonnance du TGI de Marseille du 4 juillet sur la remise en état de marche du site, les salariés contre un jugement du 22 juin du même TGI donnant son feu vert à la poursuite de la procédure conduisant à la fermeture définitive.

Cette dernière audience devrait intervenir en septembre. "Les jours à venir vont être décisifs", a résumé Patrick Candela (CGT). Il a toutefois annoncé jeudi en assemblée générale la création de l'Association de défense des salariés de Nestlé, destinée à ce que "repreneur ou pas, nous gardions un lien dans les mois et les années à venir".

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